Guy Geeraert est né à Nîmes en 1927.
Dès l’enfance, il a été au contact des Cévennes où étaient nés ses grands-parents maternels, sa mère, des oncles et tantes, des cousins.
Il en a gardé l’empreinte profonde. C’est là qu’il considère avoir ses véritables racines.
Hyères, Paris, Vichy, Nantes, Le Mans, La Baule, l’ont vu séjourner et ont jalonné ses études. C’est finalement à Fréjus qu’il achève son périple, pour y vivre sa retraite.
De tout temps, il s’est adonné à la poésie, celle de la nature, de l’amour, de la vie. Ses premiers poèmes en vers classiques remontent à 1944 alors qu’il était pensionnaire dans un collège mixte (guerre oblige) et s’adressent à ses camarades de classe, garçons et filles.
On en retrouve dans son premier recueil : « À cœur retrouvé « publié en 1987 (à compte d’auteur) » qui a fait l’objet d’une deuxième édition en 1999.
Entré à la Société des Poètes Français comme membre en 1956, il a été coopté Sociétaire en 1959. Six autres recueils suivront l’édition de 1987, tirés à 300 ou 500 exemplaires, et tous sont pratiquement épuisés.
À 74 ans, il commence à naviguer sur le net, il progresse et édite un nouveau recueil de poèmes sortis des archives ou du grenier : « Coup de cœur…en coup de vent « .
Ce livre sera vendu soit sur papier, soit par téléchargement.
Si cette formule moderne donne de bons résultats, ce sera la porte ouverte à de nouvelles publications. C’est-à-dire la reprise des recueils épuisés, et, pourquoi pas, la sortie d’un roman qui se profile.
En 2005, il est reçu au sein de l’Association « Plumes d’Azur » qui regroupe des écrivains, des libraires et des éditeurs de la région Paca.
Un livre d’art est également en chantier, pour paraître au prochain « Printemps des Poètes » en 2006, et ce, avec la collaboration de trois artisans d’art Fréjussiens.
Ce n’est pas parce que l’on est âgé que l’on doit s’exclure du modernisme…surtout, si l’on a gardé sa jeunesse en réserve sous forme de poèmes !
Il nous a quitté le 12 Novembre 2010.
Je vous invite donc, à découvrir ci-dessous plusieurs de ses poèmes, dont deux sur les Cévennes.
Le premier, il m’a autorisé à le faire figurer dans les premières pages d’un recueil écrit par mon épouse « De la Corse aux Cévennes »
Souvenirs Cévenols
J’ai parfois le regret de mes vertes Cévennes
Où le gardon dolent s’enroule autour des monts,
Et, pareil à ce sang qui coule dans mes veines,
Se nourrit du grand air qui gonfle mes poumons.
Je repense à plaisir, aux routes sinueuses
Qui jalonnent de trous les bois de châtaigniers
Aux chemins empierrés des pentes dangereuses
Où vont s’anéantir d’innombrables sentiers
Et lorsque je revois l’antre béant des grottes
Où sont morts innocents, la tête et le front haut
Nombre de mes aïeux écrasés sous les bottes
Se réveille en mon cœur, le cœur d’un huguenot.
Le second, il l’a écrit et nous l’a offert pour notre livre « Jacques de Porquerolles »
Dès que je fais appel aux souvenirs lointains
De soirs ensoleillés ou de joyeux matins,
Au cœur des Iles d’Or je revois Porquerolles
Où je faisais enfant de longues courses folles.
Enfin, ce dernier à mon avis, l’un des plus beaux, figure sur son site
http://www.guy-geeraert-poete.fr
LA BAUME AU CŒUR
Entre Alès et Florac, tout au cœur des Cévennes
Se niche Saint-Privat où je reviens souvent
Évoquer à loisir les ombres souveraines
De nos aïeux dont l’âme est complice du vent.
Que tu sois résident, touriste ou de passage,
Ouvre bien grands tes yeux à tout jamais charmés,
Goûte aux plaisirs offerts par notre paysage
Qui s’incruste en ton cœur même les yeux fermés.
Cherche les souvenirs cachés dans la bastide
Qui découvre alentour de la Rivière au Col,
Elle a pour nom « La Baume » et n’a pas une ride
Fière d’avoir gardé son passé cévenol.
Si tu peux sans pleurer regarder la montagne
Qui dresse devant toi son sommet couronné,
Sache qu’un souvenir m’habite et m’accompagne :
C’est derrière ce mont que mon grand-père est né.
Et tout à l’opposé, derrière toi peut-être,
Au bourg de Saint-Frézal dans un lieu-dit « Paumier »,
Naquit chez les Martel, Célina, notre ancêtre
Dont le regard d’amour me revient en premier
A l’heure où l’homme usé sent refroidir ses membres
Et cherche avidement où déposer son faix,
C’est ici qu’il prévoit d’ensevelir ses cendres
Car c’est seulement là qu’il peut trouver la paix.
Guy Geeraert
Sociétaire des Poètes Français
Février 2000